Les névroptères prédateurs

Les hémérobes et les conioptérygides

D’autres névroptères proches du chrysope peuvent être présents dans les oliveraies: il s’agit des hémérobes et des conioptérygides.

Les adultes d’hémérobes sont un peu plus petits que les chrysopes, ils sont colorés en brun clair et les ailes sont jaune-brun. Les larves sont sensiblement identiques, mais les oeufs sont pondus directement sur le support végétal (souvent une feuille). Ils hivernent dans les vergers à l’état de larve, protégée dans un cocon tout rond, généralement situé à la face inférieure des feuilles.

Les comioptérygides sont beaucoup plus petits puisqu’ils mesurent autour de 3 mm de long. Ils sont plus trapus et les ailes sont blanchâtres. Il y a une à deux générations par an, et ils sont visibles en été, de juin à août. Contrairement aux autres névroptères, les adultes et les larves sont prédateurs. ils sont surtout utilisés contre les acariens en culture légumière.

Mantispa pagana

Petit insecte ailé qui présente des pattes ravisseuses comme les mantes religieuses.

Prédateur anecdotique mais très spécifique de l’olivier, il est capable de capturer des proies très mobiles et de grande taille, comme des mouches, des adultes de teigne, des larves ou des chenilles.

Raphidia notata ou la mouche-serpent

Les ailes des adultes sont transparentes et très nervurées, repliées en toit au dessus de l’abdomen. Le corps est foncé avec des taches claires. Les raphidies mesurent entre 20 et 30 mm de long, avec comme signe distinctif un long « cou »(prothorax) qu’elles redressent pour attraper leurs proies. La femelle possède un long ovopositeur (ou tarière de ponte), sorte d’aiguille au bout de l’abdomen, lui permettant de pondre dans les arbres.

La larve est toute plate. Son développement dure deux ans et se fait sous l’écorce des arbres, souvent des chênes ou des conifères. Les larves peuvent aussi vivre au sol, dans l’humus des sous-bois. Au printemps de la troisième année de développement larvaire, la larve se transforme en pupe. Puis l’adulte émerge début mai et vit tout l’été, jusqu’à fin août.

Bien que timide et facilement effrayée, la petite raphidie est une espèce très fréquente dans l’hémisphère nord, dans les régions tempérées et froides. Elle colonise les forêts d’essences mélangées, les clairières ombragées et les maquis d’arbustes. En zone méditerranéenne, elle préfère les lisières forestières d’altitude (vers 1000m d’altitude). Les hivers rigoureux de ces dernières années ont fait migrer quelques spécimens dans les plaines côtières. La mouche-serpent circule sur les troncs et les feuilles des arbres, pour trouver sa nourriture.

Les larves et les adultes de Raphidia notata sont habituellement friandes de pucerons. Mais elles peuvent aussi déjeuner de toutes sortes d’arthropodes, comme les larves de psylles, de lépidoptères, de coléoptères, les thrips… C’est donc en tant que prédateur généraliste qu’elle est attirée sur les oliviers.

Bibliographie
Aspöck H.,2002.  Acta Zoologica Academiae Scientiarum Hungaricae 48 (Suppl.2),pp 35-50.
Marquis S., 2002. Rapport de stage. Inventaire entomologique du verger d’oliviers. 32 p.

Liens et lectures utiles

La raphidie [[1]]

Mantispa [[2]]

Les auxiliaires entomophages. Reboulet JN. 1999. Ed ACTA

Les auxiliaires entomophages en vergers d’oliviers Synthèse de trois anneés d’oservations dans le sud-est de la France. Aversenq, Gratraud et Pinatel. 2006. Le Nouvel Olivier n°49