Enherbement du verger

Article présenté ici dans le cadre du programme Olea 2020
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Enherbement permanent ou temporaire ?

  • La pratique de l’enherbement permanent est plutôt à réserver aux vergers irrigués et aux sols à tendance argileuse, du fait de la moindre concurrence hydrique. En sols légers et en vergers au sec ou peu irrigués, le sol est maintenu naturellement enherbé de la fin août jusqu’au milieu / fin de printemps, puis travaillé afin de garder le sol nu durant l’été. Des bandes enherbées perpendiculaires à la pente sont à conserver pour contenir le ruissellement durant les épisodes orageux.
  • Le semis d’un engrais vert hivernal (avoine et vesce par exemple) permet à la fois d’améliorer la fertilité du sol et d’enherber le verger durant les périodes pluvieuses, de septembre à fin avril. L’association d’une céréale et d’une légumineuse est particulièrement intéressante pour disposer d’une masse végétale importante et d’une fourniture azotée appréciable. L’emploi de la luzerne cultivée est à éviter du fait du risque de propagation de la verticilliose aux oliviers. La réussite du semis reste cependant soumise aux précipitations rencontrées de septembre à la mi-octobre : la couverture au sol doit être suffisamment dense pour faciliter les opérations de récolte. La destruction intervient généralement à la fin avril pour limiter la concurrence hydrique : l’engrais vert est broyé (paillage au sol), puis incorporé au sol une fois asséché.


Enherbement permanent : semé ou naturel ?

  • Selon la fertilité du sol et la flore rencontrée sur la parcelle, l’enherbement naturel peut s’avérer difficile à maîtriser. De nombreuses tontes sont alors nécessaires pour contenir le développement de la strate herbacée, notamment lors des années de fortes précipitations. Dans ce cas de figure, le semis d’un enherbement permanent constitué d’espèces sélectionnées pour leur résistance à la sécheresse, leur faible développement, ou encore leur capacité à fixer l’azote atmosphérique (légumineuses) constitue une alternative intéressante malgré les contraintes de mise en œuvre. Le tableau suivant résume les avantages et les inconvénients que présentent l’enherbement semé et l’enherbement naturel :
800px-Tableau_comparatif_enherbement_seme_naturel
  • L’apparition de cas de verticilliose sur le verger peut également amener à privilégier un enherbement semé en vue de sélectionner les espèces présentes au sol et ainsi inhiber le développement de plantes relais du Verticillium dahliae comme la morelle noire, les amarantes, les chénopodes…
  • Le tableau suivant donne un aperçu du comportement de différents couverts de graminées employés pour l’enherbement des vergers en zone méditerranéenne. L’association de fétuque rouge demi-traçante et de ray-grass anglais est un mélange généralement bien adapté aux vergers d’oliviers. Le comportement des couverts de graminées peut toutefois évoluer selon la fertilité du sol, la pluviométrie rencontrée, le mode d’irrigation, les passages d’engins… Par conséquent, il est bon de se rapprocher de son distributeur agricole afin d’identifier les espèces les plus adaptées aux conditions locales.
800px-Tableau_comparatif_enherbement_graminees


Maîtrise de l’enherbement permanent

  • La maîtrise de l’enherbement nécessite l’acquisition d’un outil de tonte adapté à la taille des surfaces à entretenir et au relief des parcelles :
– petites surfaces et reliefs difficiles : tondeuse forestière, débroussailleuse…
– surfaces importantes et planes : gyrobroyeur et broyeur à marteaux ou à fléaux. Le broyeur à marteaux est plus largement employé du fait de son usage complémentaire pour le broyage des bois de taille.
  • Trois tontes annuelles sont généralement suffisantes pour contenir la couverture herbacée : deux au printemps / début d’été, et une dernière avant la récolte. Le nombre d’interventions peut varier selon le type d’enherbement en place, la pluviométrie rencontrée, l’irrigation pratiquée et la fertilité du sol.
  • Divers facteurs vont influer sur la date de la première tonte :
– les conditions climatiques et le développement de l’herbe.
– les réserves hydriques du sol : l’intervention sera plus précoce sur les sols sableux et caillouteux.
– la stratégie adoptée : le mulching nécessite d’intervenir plus tardivement sur un enherbement bien développé.
– la capacité de l’outil à faucher l’herbe sur le rang d’oliviers : certains outils rencontrent des difficultés en cas d’enherbement élevé.
  • Le pâturage est une alternative au fauchage de l’herbe. Toutefois, cette pratique reste assez marginale compte tenu des dégâts observés sur le matériel d’irrigation et sur les oliviers (broutage du feuillage si le bétail n’est pas déplacé et transmission de la bactériose). De plus, le pâturage ne peut se pratiquer qu’en dehors des périodes de traitement phytosanitaire (toxicité des produits phytopharmaceutiques par ingestion).