L'olivier et le froid - FRANCE OLIVE

Les dégâts du froid sur les oliviers sont fonction de plusieurs paramètres.

La température

En valeur absolue, les dégâts peuvent apparaître sur les jeunes oliviers (hauteur inférieure à 2 m), à partir de -8°C. Sur les oliviers plus agés, cette température sera de -12°C.

Les conditions climatiques qui précèdent l’arrivée du gel

L’évolution de la température est très importante.

Si la courbe des températures baisse progressivement sur plusieurs jours, pour atteindre son point le plus bas, les dégâts du gel seront relativement faibles (l’hiver 1985 par exemple avec des températures extrèmes de -18°C). Si, par contre, le gel survient brutalement, les dégâts seront plus importants. La pire des situations est un froid brutal qui survient après une période anormalement douce. C’est ce qui s’est passé en 1956.

La pluviométrie et, plus particulièrement, l’humidité du sol, ont un effet non négligeable. Il peut se résumer ainsi : plus les sols sont humides et plus les dégâts seront importants. En janvier 1709, une grande mortalité des oliviers a été constatée. Le froid était survenu après un mois de décembre particulièrement pluvieux.

La taille

En France continentale et à l’exception de la plaine Roussillonnaise, il est risqué de tailler les oliviers avant la mi-mars. En effet, les arbres taillés démarrent dès que les températures remontent. Si cette remontée est suivie d’une chute brutale, ces oliviers souffriront beaucoup plus que ceux qui ne sont pas taillés. Bien entendu, plus la taille sera forte, plus les dégâts seront importants.

La photo ci-contre a été prise en avril 2003. Sur la partie droite les arbres ont été taillés très sévèrement en décembre 2002. Sur la partie gauche, les arbres ont été taillés très sévèrement en mars 2003. Dernière précision : à la mi-janvier 2003, il a fait -14°C.

Les symptômes

Chute des feuilles

On observe une défoliation plus ou moins intense de la frondaison, parfois plusieurs semaines après le coup de froid.

Frondaison grillée

180px-Olivier_frondaison_gelee_avant_taille

Dans les jours qui suivent la vague de froid, les feuilles sèchent. Elles restent accrochées aux rameaux.
Elles prennent une couleur généralement marron, mais parfois elles restent vert clair comme de l’herbe séchée (foin).
Ces phénomènes peuvent se manifester sur toute ou partie de la frondaison.

La photo à gauche a été prise en avril 2012. C’est celle d’un olivier gelé en février 2012.

Éclatement de l’écorce

Olivier gelé en décembre 2003 – photo prise en mars 2004

Écorce déchirée

Écorce fendue

Le grand froid peut provoquer l’éclatement des canaux de circulation de la sève.
De nombreux témoignages rapportent qu’en février 1956, on entendait les oliviers éclater dans le froid, on aurait cru des coups de fusil.
L’écorce se fendille et se craquèle. Quelques jours après, il est facile de la soulever.
La couleur de l’aubier est brune.

Extrémités grillées

La conduite à tenir

Au redémarrage de la végétation, un insecte xylophage, le neiroun, attaquera les parties de l’arbre détruites par le gel. Il faudra systématiquement éliminer les branches attaquées par cet insecte qui n’est pas le responsable de la mortalité mais un simple et précieux indicateur.

Chute des feuilles

Gratter l’écorce :

→ si la couleur découverte est verte, il faut attendre. La taille sera reportée, au moins jusqu’au débourrage des arbres (avril).

→ si la couleur découverte est brune, la branche est morte au niveau du grattage. Grattez l’écorce plus bas jusqu’à découvrir une couleur verte. Coupez au-dessus de cet endroit, à un embranchement.

Si l’écorce est morte jusqu’au ras du sol :

→ si le diamètre du tronc est inférieur à environ 5 cm, arracher l’olivier et replanter en mai un jeune plant à la place.

→ si le diamètre du tronc est supérieur à environ 5 cm, couper l’arbre à la base. Des rejets devraient repousser à partir des racines en fin de printemps.

Si l’olivier n’est pas coupé au ras du sol :

→ apportez de l’azote au mois de mars: 350 à 700 g de sulfate d’ammoniaque par arbre selon la densité de plantation (350 g en cas de plantation en 6 m x 4 m contre 700 g en cas de plantation en 7 m x 7 m). Pour les arbres de plus d’1,5 mètre de hauteur, un apport complémentaire d’ammonitrate est à prévoir à la mi-avril, à raison de 250 g / arbre. En agriculture bio, apportez l’azote sous forme organique la plus rapidement disponible possible.

→ arrosez en cas de sécheresse.

Frondaison grillée

Toutes les parties sèches peuvent être éliminées sans attendre. Dès le retour des beaux jours, il faudra examiner à nouveau les arbres :

Gratter l’écorce :

→ si la couleur découverte est verte, il faut attendre. La taille sera reportée, au moins jusqu’au débourrage des arbres (avril).

→ si la couleur découverte est brune, la branche est morte au niveau du grattage. Grattez l’écorce plus bas jusqu’à découvrir une couleur verte. Coupez au-dessus de cet endroit.

-> au cours de l’été suivant, éliminer les rejets qui poussent au pied (sauf s’il n’y a pas d’autres redémarrages sur l’arbre).

-> au printemps suivant, éliminer les rejets qui poussent au pied. Éliminer à peu près un départ (gourmand) sur deux dans la frondaison, afin d’aérer l’arbre.

Si l’écorce est morte jusqu’au ras du sol :

→ si le diamètre du tronc est inférieur à 10 cm, arracher l’olivier et replanter en mai un jeune plant à la place.

→ si le diamètre du tronc est supérieur à 10 cm, couper l’arbre à la base. Des rejets devraient repousser.

Eclatement de l’écorce

Toutes les parties sèches peuvent être éliminées sans attendre. Dès le retour des beaux jours, il faudra examiner à nouveau les arbres en grattant l’écorce comme décrit ci-dessus.